Quel est le liquide le plus précieux?

Si cette question vous est posée, les réponses seront sûrement plurielles.

Certains diront que c’est le pétrole, d’autre nous parlerons sûrement de l’eau, peut être même de la bière.

Mais suivez plutôt :

M. X  avait été appelé vers une autre ville du Cameroun pour un petit « job » comme on dit chez nous. Malheureusement à mi distance de son parcours son bus de transport est entrée dans le décor. Il y a plusieurs blessés qui sont transportés vers notre hôpital. Après un triage minutieux faites par l’équipe de garde, celle ci se rend compte que le cas de M. X est préoccupant, il doit passé au bloc opératoire rapidement.

Ombre heureuse au tableau dans notre ville M. X à une tante bienveillante qui est rapidement arrivé à l’hôpital. Tout est mobilisé pour la prise en charge, 4 poches de sang son demandées car notre patient saigne beaucoup. Nous avons passé 3 heures au bloc opératoire, transfusé 2 poches de sang. Tous c’est bien passé, mais il est pâle. Il a besoin de sang, en périphérie nous ne disposons que d’une unité de transfusion sanguine pour toute la région et il y manque du sang A+. Nous nous retrouvons entrain d’essayer de ressuscité M.X.  Son cœur bat mais ne pompe pas assez de sang pour nourrir le reste de son corps.

Je me demande ce qui n’a pas marché, voilà un jeune camerounais qui s’en va. Un travail inutile, le mien. On avait juste besoin de 900 ml, moins d’un litre  pour maintenir ce malade en vie.

Nous ne sommes pas plus beau, pas plus intelligents que M. X. Nous ne sommes pas à l’abri d’une situation similaire.

On peut accuser les routes

On peut accuser les vieux bus

On peut accuser le chauffeur

On peut même accuser nos dirigeants

Mais qu’avons-nous fait pour participer à la vie dans ce pays.

Si moi, toi, ton ami(e), tes voisins, nous tous donnions notre sang juste 2 fois par an, M. X et beaucoup d’autres personnes seraient encore en vie.

Ici c’est le Cameroun, notre pays. Nous y vivons et nous nous devons d’améliorer nous même nos conditions de vie.

Ngaoundéré le 10/05/2018