J’ai reçu il y a près de deux ans en consultation un jeune couple d’étudiant dans une université de la ville, l’homme avait 22ans et la mère 20.
Je les ai reçus avec leur belle petite fille de 8 mois qui avait une anémie sévère, au sortir de l’hôpital je leur annonce que leur enfant est drépanocytaire, j’ai pris plus d’une heure de temps pour leur expliquer la maladie et le risque pour leurs prochains enfants.
Ils étaient très enthousiastes et disaient:
« Docteur on a espoir, rien ne va lui arriver, notre amour est plus fort que tout ».
Je ne demandais qu’a les croire, surtout qu’ils étaient sans revenus, ils ne vivaient pas ensemble et l’enfant était a la charge de la famille de la fille.
Ceux qui ont un enfant drépanocytaire comprennent le sens de cette annonce.
Je les ais revus 5 mois après, le père se plaignait qu’il ne voyait pas son enfant, qu’a chaque fois l’enfant est a l’hôpital et il n’a pas les moyens.
Le père se plaint que la femme a changé et qu’ils ne se comprennent plus
La femme se plaint que l’homme est irresponsable et laisse toute la charge a ses parents à elle.
Quand l’enfant est malade elle est obligée d’abandonner les cours et elle a dû arrêter ses études.
Actuellement les parents ne sont plus ensemble, et l’enfant continue de souffrir de la maladie et de la séparation des parents
Beaucoup de couples se séparent a cause de la maladie d’un enfant et c’est l’enfant qui en souffre.
La drépanocytose fait partie de ces maladies intraitables qui attristent les couples et déchirent les familles…
Ne dites pas qu’on ne vous a pas dit, votre amour peut être plus fort, mais la souffrance de l’enfant sera encore plus forte que cet amour
Alors faites votre électrophorèse de l’hémoglobine avant tout désir de conception, au lieu de courir pour chercher du sang pour votre enfant.
Courage aux parents d’enfants drépanocytaires qui sont restés ensemble malgré tout et qui veillent sur leurs enfants. Nous savons que votre combat est permanent et à vie.
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