Bonsoir LeDocta, je voulais savoir si on peut vivre normalement avec le VIH?

Anonyme, depuis Yaoundé (Cameroun)

Avec les progrès de la médecine dans le monde, de nouvelles approches dans la prise en charge des infections à VIH ont été mises sur pieds sous formes de recommandations par l’organisation mondiale de la santé (OMS).

Est-il actuellement possible d’être séropositif et avoir une famille ?

 Actuellement, il est pratique et courant  que les couples connus séropositifs aient de enfants en parfait état de santé. Ceci grâce à un ensemble de mesures mises en œuvre pour éviter que l’enfant ne soit contaminé par le VIH par sa mère (la PTME). Ces mesures permettent de minimiser le risque de contamination du VIH de la mère à l’enfant et voire même au conjoint si celui-ci n’est pas déjà infecté. Car les connaissances actuelles montrent que le traitement ARV ne sert pas seulement à prévenir les maladies et les décès liés au SIDA ; mais qu’il permet aussi de réduire sensiblement le risque de transmission du VIH.

Sur le plan pratique :

  • Avant l’accouchement : la future mère si elle est découverte séropositive pendant les visites prénatales, est mise sous traitement ARV à vie associé au cotrimoxazole.avec un contrôle du décompte des CD4.
  • Pendant l’accouchement : des mesures simples sont prises par le gynécologue ou la sage-femme qui fait l’accouchement pour limiter la contamination (limiter les touchers vaginaux, nettoyage du nouveau-né avec une solution anti septique, clampage et section du cordon ombilical sans traire…….)
  • Après l’accouchement :
    • Administration pendant 6 semaines d’un traitement ARV à base de NIVERAPINE au nouveau-né, puis administration du cotrimoxazole à l’enfant à partir de 6 semaines jusqu’à la confirmation de la non contamination par le VIH.
    • Bonne pratique d’allaitement (allaitement maternel exclusif ou allaitement de substitution)
    • Continuation des ARV et du cotrimoxazole par la maman, Ces enfants sont ainsi
    • Suivi régulier de l’enfant jusqu’à l’âge de 24 mois (évaluation clinique de leur évolution staturo-pondérale et psychomotrice, examen clinique complet), vaccination (contre la tuberculose, la poliomyélite, la méningite, le tétanos, la rougeole, hépatite B, et autres), contrôle du test de VIH, conseil alimentaires et soutien psychosocial offert aux mamans pour le bien-être des enfants
Comment se passe actuellement la prise en charge des adultes 
Vu que le traitement ARV permet aussi de réduire sensiblement le risque de transmission du VIH, le traitement ARV est actuellement initié chez toute personne séropositive aussi tôt que son statut VIH est positif.

Aucun bilan préalable n’est plus indispensable avant la mise sous traitement de l’adolescent ou de l’adulte infecté par le VIH. Il est par contre nécessaire de rechercher selon les cas:

  • les infections opportunistes (hépatite virale, tuberculose, toxoplasmose).
  • les facteurs de risque de maladies cardiovasculaires et rénales (tabac, alcool, hypertension, diabète, goutte).

D’autres examens seront fait tout au long de la vie pour se rassurer que le foi et les reins du malades fonctionnent bien.

La charge virale est contrôlée au bout de 6 mois de traitement pour témoigner de l’efficacité du traitement ARV initié. A défaut l’on pourra contrôler cette efficacité par le contrôle du taux de CD4 à 6 et/ou 12 mois, ou sur la base de l’examen clinique. Ainsi lorsque les résultats ne sont pas satisfaisants (charge virale indétectable, taux de CD4 qui n’augmente pas chute ou reste inférieur à 100 cellule/mm³), on pense que le traitement ne fonctionne pas et on peut être amené à changer le traitement en cours pour un autre.

Aujourd’hui une personne infectée par le VIH peut avoir une vie normale.

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